I. Introduction
Les 20 et 21 mai 2021 s’est tenu dans l’amphithéâtre du centre national Cardinal Paul Zoungrana, une rencontre nationale des organisations de promotion et de défense des droits des filles et des femmes en SSR et l’égalité des sexes sur les enjeux du Forum Génération Egalité (FGE) et la participation du Burkina Faso en tant que co-leader de la coalition « droits à disposer de son corps et DSSR »
Cette rencontre s’est tenue sous le leadership de la Première Dame, Présidente de la Fondation Kimi, de l’ONG Voix des femmes et de l’Initiative Pananetugri pour le Bien-être de la Femme (IPBF). Elle a réuni une centaine de participants-es, issus des organisations œuvrant dans le domaine de la santé, de la promotion, protection et défense des droits des jeunes filles et des femmes au Burkina Faso, des treize régions que compte le pays, des structures étatiques, des partenaires techniques et financiers.
La rencontre a vu la présence effective de Madame HELENE MARIE LAURENCE ILBOUDO / MARCHAL Ministre de la Femme de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire ; Mme Diarra, Représentante Résidente de l’OMS au Burkina Faso, Mme Yaguibou, Représentante UNFPA Togo et le Pr Charlemagne Ouédraogo, Ministre de la santé.
La rencontre a débuté par le mot de bienvenue, suivi de la présentation des objectifs, de la présentation des participants-es et de l’adoption du programme de travail.
II. Présentation des objectifs de la rencontre et de l’IPBF
a. Présentation des objectifs de la rencontre
La rencontre avait pour objectif global d’amener les OSC à mener une large concertation avec les acteurs-trices œuvrant dans le domaine de la SSR en vue de recueillir les besoins spécifiques des filles et des femmes en SSR.
Et spécifiquement de :
- Mobiliser et informer les organisations de défense des droits des filles et des femmes sur le processus du forum national ;
- Recueillir toutes les préoccupations des acteurs et actrices œuvrant pour le bien-être des filles et des femmes ainsi que les besoins des filles et des femmes en SSR ;
- Formuler des recommandations à l’endroit de l’Etat sur les besoins spécifiques des filles et des femmes en DSSR.
b. Présentation de l’IPBF
L’IPBF, est une organisation féministe de référence, engagée pour le développement du leadership et le bien-être des femmes et des jeunes filles.
Elle a pour mission de :
- Promouvoir le féminisme inclusif et son appropriation par les acteurs des sphères de décision ;
- Accroitre les capacités de résilience de la jeune fille et de la jeune femme pour leur bien être global.
C’est à ce titre, que l’IPBF met en œuvre des activités de plaidoyer pour assurer la prise en compte des besoins spécifiques des filles et des femmes dans les politiques et programmes de développement.
III. Déroulement de la rencontre
- Cérémonie d’ouverture de la rencontre
La rencontre a vu la présence des autorités Burkinabé et d’ailleurs. En effet, il y avait Madame Helene Marie Laurence Ilboudo / Marchal Ministre de la Femme de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire ; le Pr Charlemagne Ouédraogo, Ministre de la santé ; Mme Diarra, Représentante Résidente de l’OMS au Burkina Faso, Mme Yaguibou, Représentante UNFPA Togo.
Le mot de bienvenue a été prononcé par Helene Marie Laurence Ilboudo / Marchal, Ministre de la Femme de la Solidarité nationale de la Famille et de l’Action humanitaire. Elle a salué la grande mobilisation qui a été faite et à inviter tout.e.s. les participant.e. s à travailler pour l’atteinte des objectifs de la présente rencontre.
Mme Diarra, Représentante Résidente de l’OMS au Burkina Faso, a prononcé l’Allocution de l’UNFPA Burkina Faso, Chef de file des PTF pour la Santé Sexuelle et Reproductive.
Le mot d’invité d’honneur a été prononcé par Mme Yaguibou, Représentante UNFPA Togo.
Le Pr Charlemagne Ouédraogo, Ministre de la santé a fait le discours de lancement des activités nationales du Forum Génération Egalité ; ce qui a marqua la fin de la première cérémonie et l’ouverture de la deuxième cérémonie.
La deuxième cérémonie est celle de l’ouverture de la rencontre préparatoire du FGE avec les OSC qui a débuté avec une prestation artistique de Malika la Slamazone.
A la suite de cette prestation, ce fut le tour de Mme Sika Kaboré, Présidente de la Fondation KIMI de faire le discours d’ouverture de la rencontre préparatoire avec les OSC. Après les salutations d’usage aux officiels et aux participants, la Première Dame a salué l’initiative des organisations et à inviter toute l’assemblée à accorder une attention particulière aux travaux de ces 2 jours d’échanges. Elle a terminé son discours par cette citation qui invite à une synergie d’action : « Ensemble, rendons visibles nos ambitions, notre puissance, notre impact pour agir en locomotive du développement de l’Afrique ». Cette allocution marqué l’ouverture officielle de la rencontre.
Ce discours a marqué la fin de la deuxième cérémonie et la suspension des travaux pour la photo de familles, interview avec la presse et rafraîchissement.
- Présentation des communications
Les travaux en salle ont repris avec la présentation de tout.e.s les participant.e.s et l’adoption de l’agenda de la rencontre.
A la suite des présentations, a suivi la phase des communications. Ces présentations ont abordé six (06) thèmes à savoir :
Thème 1 : forum FGE : rôle et contribution du Burkina Faso
Thème 2 : enjeux et défis du processus FGE en Afrique de l’Ouest Francophone et au Burkina Faso
Thème 3 : contribution des organisations de la société civile au processus du FGE
Thème 4 : présentation du rapport national sur la situation de la femme Beijing + 25
Thème : 5 : situation des droits des femmes au Burkina Faso : engagement pour l’amélioration des DSSR de la femme
Thème 6 : situation de la problématique de l’éducation des filles au Burkina Faso
Le premier thème a été présenté par le Docteur Euphrasie ADJAMI (Secrétariat Technique chargée de l’accélération de la transition démographique) sur le rôle et contribution du Burkina.
Cette présentation était plus axée sur les enjeux du FGE sur le plan national et international, ainsi que le rôle et la contribution du Burkina Faso dans les activités avant Forum, pendant et après Forum. Il s’agissait donc de présenter :
- Les projets d’engagements selon les principales thématiques de la coalition DSSR ;
- La présentation et la validation des engagements pays lors de ces rencontres nationales,
- La mise en commun de ces engagements avec ceux des 8 autres pays du Partenariat de Ouagadougou présentation de ces engagements sous régionaux au FGE.
Le deuxième thème traitait des enjeux et défis du processus FGE en Afrique de l’Ouest Francophone et au Burkina Faso. Il a été présenté par Madame Brigitte SYAN (Responsable du plaidoyer Afrique de l’Ouest EQUIPOP). Elle a d’abord fait une brève présentation des visions, des missions et des valeurs de EQUIPOP.
Ensuite, une large présentation sur le FGE et les enjeux du forum génération égalité pour le Burkina Fasoa été faite. A ce niveau, il a été question de la genèse du FGE et sa tenue en 2021 ; de l’existence des coalitions d’action et des enjeux de la participation du Burkina Faso au FGE en tant que co-leader de la coalition « Droits à disposer de son corps et DSSR ».
En effet, le FGE est organisé par ONU Femmes sous la présidence de la France et du Mexique. Il est structuré en deux étapes, un pré-forum qui s‘est tenu du 29 au 31 mars au Mexique et le Forum Génération Egalité qui se tiendra du 30 juin au 2 juillet prochain à Paris.
Il existe six (06) coalitions d’action parmi lesquelles, le Burkina Faso est coleader avec la France dans la coalition « Droits à disposer de son corps et DSSR ». Ainsi donc, il est prévu une déclaration du Burkina Faso lors du FGE.
Le troisième thème, est celui de la contribution des organisations de la société civile au processus du FGE. Il a été présenté par Madame Micheline KABORE (Directrice Exécutive de IPBF). Elle a présenté les réalisations nationales des OSC et des acteurs et actrice œuvrant pour la défense des droits des filles et des femmes au Burkina Faso, ensuite les initiatives régionales et sous régionales pour la préparation du FGE.
Ainsi, la société civile burkinabè a saisi l’opportunité du choix du Burkina Faso comme « champion » et co-leader de la coalition d’actions « Droits à disposer de son corps et DSSR », seule voix étatique d’Afrique de l’Ouest, pour jouer un grand rôle de mobilisation et de catalyseur, afin de porter haut le combat des filles et des femmes burkinabè pour le respect de leurs droits.
A cet effet, plusieurs activités ont été menées autour du FGE à savoir :
- Un atelier de mise à jour sur le FGE avec les journalistes/animateurs des radios et des télévisions des treize régions du Burkina Faso en vue de la réalisation d’activités de Communication large public ;
- Une campagne, d’information et de sensibilisation digitale sur le Forum et les DSSR des filles et des femmes ;
- Des émissions radiophoniques sur le FGE et les DSSR dans les 13 régions du Burkina Faso
- etc.
Quant au thème 4, il a été présenté par Madame Thérèse Valérie SANOU, sur le rapport national sur la situation de la femme Beijing + 25. Ce thème fait une analyse des réalisations faites au Burkina Faso depuis 2014. Aussi, elle aborde également les obstacles et les difficultés rencontrées.
Parmi les difficultés, nous pouvons citer entre autres la faible connaissance et/ou la méconnaissance par les femmes de leurs droits, la persistance des pesanteurs socioculturelles qui rend difficile la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes ; la dégradation de la situation sécuritaire etc.
Le thème 5 portait sur la situation des droits des femmes au Burkina Faso : engagement pour l’amélioration des DSSR de la femme, présenté par madame OUOBA/DRABO Djénébou ; Conseillère Technique au Ministère de la justice, des Droits Humains et de la Promotion Civique, Garde des Sceaux. Elle a présenté le cadre juridique de protection des droits de la santé sexuelle et reproductive de la femme et les progrès réalisés dans les douze domaines critiques.
Enfin le thème 6 a abordé la situation de la problématique de l’éducation des filles au Burkina Faso. Il a été présenté par la Représentante du Ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales en la personne de Rasmata OUEDRAOGO, Directrice de l’Education Inclusive des Filles.
A L’issue des différentes présentations, une plage a été offerte pour les échanges et les questions. Cela a permis de recueillir une série de question des participant.e.s à l’endroit des différentes présentatrices.
De ces échanges, nous pouvons retenir qu’il existe effectivement des réalisations en vue de l’amélioration de la Santé sexuelle et reproductive des filles et des femmes au Burkina. Notons que le Burkina Faso a pris des engagements au niveau international en faveur de l’amélioration des DSSR comme la CEDEF et autres traités et au niveau régional et national, soit par les textes ou par des stratégies, plans et programmes de développement.
Mais certes, il existe toujours des insuffisances car les filles et les femmes subissent toujours des violences, telles que les Mutilations Génitales Féminines (MFG), les mariages d’enfant et mariages forcés, les grossesses en milieux scolaires, les viols.
Les échanges sur les questions des DSSR ont marqué la fin du premier jour de la rencontre. Ainsi, des directives pour la préparation du deuxième jour de la rencontre ont été formulées par la première Dame.
- Travaux de groupe et restitution
Les travaux de la deuxième journée ont débuté par les travaux de groupes.
Ainsi, six (06) groupes ont été formés et repartis en fonction de 06 thèmes cités ci-dessus.
Les objectifs des travaux de groupe consistaient pour chaque groupe de discuter de la thématique affectée en groupe en établissant l’état des lieux ; identifier tous les enjeux et défis de la thématique, en lien avec les besoins des filles et des femmes en DSSR et formuler des recommandations basées sur la synthèse des échanges.
A la suite des travaux de groupes, il a été procédé à la restitution, suivi d’échanges, et ensuite à la synthèse des recommandations formulées à l’endroit de l’Etat.
IV. Formulation des recommandions
A la suite de la restitution des travaux sur les différents thématiques abordés, plusieurs recommandations ont été formulées.
Au plan sanitaire :
- Poursuivre la mise en place des infrastructures de santé dans tous les pays ;
- Poursuivre les efforts de réponses à la pandémie de la covid 19 ;
- Etendre la gratuité du planning Familiale dans les structures de santé privées ;
- Renforcer les mesures de gratuité du planning familials dans les structures de santé publiques ;
- Augmenter le budget national dédié à la DSSR (y compris la gratuité des soins et la planification familiale) ;
- Digitaliser l’information sur les DSSR ;
- Améliorer la qualité et l’accès aux services de contraceptions et d’interruption sécurisée de la grossesse selon la loi ;
- Renforcer les équipements pour prendre en charge les DSSR dans les différents centres de santé ;
- Renforcer de façon singulière, les capacités des agents de santé et des enseignants en DSSR.
Au plan de la protection
- Encourager les dénonciations des VBG et renforcer la prise en charge des victimes ;
- Augmenter les fonds d’autonomisation économique des femmes et assouplir les conditions d’accès au crédit ;
- Renforcer le réseautage entre les organisations sui interviennent dans le domaine des DSSR ;
- Soutenir les mouvements et associations de femmes pour fédérer leurs énergies dans le dynamique d’atteinte des objectifs de la « Génération Egalité ».
- Renforcer le leadership féminin en DSSR dans les établissements d’enseignement
Au plan juridique
- Réviser les textes et lois de sorte à prendre en compte la protection de la femme en matière de DSSR.
- Renforcer l’application des lois en matière de DSSR au niveau national ;
- Veiller au respect des engagements internationaux et régionaux sur les DSSR ;
- Renforcer la législation dans le domaine des DSSR.
.
V. Conclusion
La rencontre a été édifiante pour les acteurs/trices du domaine. En effet, à travers les travaux de groupe, les participant.e.s ont mené essentiellement des réflexions sur les besoins spécifiques et holistiques des filles et des femmes en DSSR . Par la suite, la synthèse des travaux ont permis aux acteurs /trices de formuler des recommandations et des engagements en DSSR dans le but d’enrichir les engagements du Burkina Faso en cours d’élaboration.
La Première Dame, dans son discours de clôture a invité l’ensemble des acteurs à rester mobilisé autour du FGE et de l’ensemble des activités programmées afin d’influencer les décisions en matière de DSSR au Burkina Faso.
Fait à Ouagadougou le 21mai 2021
Par Carine ZONGO/IPBF
Christine Ouédraogo
Latifa Ouédraogo