
Introduction
Au Burkina Faso, les pratiques traditionnelles néfastes, notamment les phénomènes du mariage d’enfants, des mutilations génitales féminines et des violences faites aux enfants ont toujours cours au Burkina Faso malgré les efforts de l’Etat, des partenaires comme l’UNICEF, l’UNFPA, et d’autres institutions et ONG.
En effet, selon l’enquête multisectorielle continue (EMC 2015), la prévalence de la pratique de l’excision chez les femmes de 15 à 49 ans au plan national est de 67,6% contre 56.8% dans la région du centre.
En ce qui concerne le mariage d’enfants, la même source (EMC 2015), indique qu’au plan national, parmi les femmes âgées de 20 à 24 ans mariées/en union, 51,3% l’ont été avant l’âge de 18 ans et 8,9% avant l’âge de 15 ans. Dans la région du Centre, cette prévalence est de 2.8% pour les mariages avant l’âge de 18 ans mais cache des disparités entre la commune urbaine, Ouagadougou et les communes rurales de la région.

Quant à la violence faite aux enfants, qu’elle soit physique, émotionnelle ou sexuelle, elle touche un enfant sur 4 au Burkina Faso et près d’un enfant sur 5 dans la région du centre. Pour la seule année 2020, le Centre Gisèle KAMBOU de l’ONG Voix de Femmes a identifié et pris en charge 844 filles, 316 garçons victimes de violence dans la seule région du centre.
Parmi les motifs de consultation, on peut évoquer entre autres les viols/abus sexuels, l’excision, la violence physique, l’abandon/négligence, les mariages d’enfants, l’inceste, les grossesses contestées et non désirées souvent associés à l’exclusion des victimes de leurs familles.
Toutes ces violences résultent d’un manque de protection familiale indiquant que les parents, tuteurs et personnes proches de l’enfant n’assument pas souvent leur responsabilité en matière de protection et de promotion des droits de leurs enfants.
Pour faire face à ces violences faites aux enfants dans les communes rurales de la région du centre, Voix de Femmes avec l’appui technique et financier de l’Unicef a mis en place depuis 2018 un projet de lutte contre le mariage d’enfants, l’excision et les violences faites aux enfants dans la région du centre notamment dans les six communes rurales.
En 2019-2020, les activités ont été mises en œuvre dans 60 villages des communes et le projet se poursuit en 2021 dans 60 autres villages. Des clubs d’enfants et des cellules de suivi et de veille ont été créés dans les villages.

Pour pérenniser les activités du projet, des mentors ont été recrutés pour poursuivre les séances de sensibilisation en compétences de vie courante et permettre ainsi aux enfants des clubs de conserver les acquis et renforcer leurs capacités de protection contre les violences.
D’où la nécessité d’organiser des formations au profit des mentors afin de les doter de connaissances dans le domaine de la protection de l’enfant et les rendre capables d’animer les clubs dans les espaces d’enfants, dans le but d’améliorer l’offre de protection.
1. Objectifs des formations
1.1 Objectif général
L’objectif général des sessions de formation est d’outiller les mentors de compétences minimales en matière de protection de l’enfant et renforcer leurs capacités d’animation des clubs.
1.2. Objectifs spécifiques
A la fin de la formation, les participants doivent être capables de :
- Définir les concepts clés dans le domaine des droits de l’enfant, des violences faites aux enfants ;
- Identifier les différentes problématiques liées à la protection de l’enfant, leurs causes, leurs manifestations et leurs conséquences ;
- Identifier les mécanismes de protection existants dans la localité ;
- Connaitre le rôle et la place des cellules de suivi et de veille et des mentors dans la protection de l’enfant
- D’animer des clubs d’enfants dans les espaces surs
2 Contenu des sessions de formation
Le contenu des formations est structuré autour de six (06) principales séances qui sont :
- Séance 1 : besoins et droits de l’enfant
- Séance 2 : aperçu des problématiques/thématiques de protection des enfants •
- Séance 3 : mécanismes endogènes existants de protection de l’enfant
- Séance 4 : identification, signalement et orientation des enfants en situation de vulnérabilité
- Séance 5 : place, rôle et fonctionnement des cellules de suivi et de veille et des mentors dans la protection de l’enfant
- Séance 6 : normes de conduite pour les cellules communautaires et quelques notions de techniques d’animation.
3 Méthodologie des formations
La formation se fera autour d’exposés/échanges/débats, de questions / réponses, de brainstorming, de travaux de groupes et de restitution en plénière.
4 Lieu et date des formations
Les séances de formation se dérouleront dans les chefs-lieux des communes rurales de la région du centre du 20 au 25 septembre 2021.
5 Participants
Les participants au nombre de 60 personnes appelées « mentors » sont des jeunes filles et garçons des 60 anciens villages sites du projet. Ces mentors seront désignés par les populations avec l’appui des techniciens d’appui communautaires. Chaque session comprendra dix (10) participants des dix (10) villages de la zone du projet à raison d’un (1) mentor par village
6 Formateurs
Chaque séance de formation sera assurée par deux (2) formateurs notamment les chefs de service des services communaux de l’Action Sociale des différentes communes rurales de la région du centre et les différents techniciens d’appui communautaire.